La bioaccumulation

Dans cette petite ville, les habitants mangent beaucoup de poisson du lac voisin. Mais beaucoup de gens se sentent mal ces derniers temps. Ils ont éprouvé des engourdissements aux doigts, aux orteils, à la langue ou aux lèvres. Beaucoup se sentent très fatigués et certains ne voient pas très bien. Ce sont les signes ou symptômes d'une intoxication au mercure.

Il y a 15 ans, une usine chimique s'est installée en ville et a commencé à rejeter des substances toxiques contenant du mercure dans le lac. Une fois dans le lac, le mercure est absorbé ou ingéré par de minuscules organismes, appelés planctons. Une fois que le mercure est dans le plancton, il reste dans le plancton. Les petits poissons mangent ce plancton et le mercure qu'il contient. Chaque petit poisson peut manger jusqu'à dix fois plus de plancton que son propre poids pour grandir.

Ainsi, tout le mercure du plancton de ce lac se concentre dans ces petits poissons. La concentration de mercure dans chaque petit poisson est donc beaucoup plus grande que dans chaque minuscule plancton. De même, chaque gros poisson du lac pourrait avoir mangé jusqu'à dix fois son propre poids, en petits poissons. Les gros poissons se retrouvent donc avec une concentration de mercure dans leurs corps encore plus élevée que les petits poissons. Les poissons petits et grands, contenant de grandes concentrations de mercure, ont été mangés par les habitants de cette ville.

Ce qui explique le mercure dans leur corps. Comme notre corps ne peut pas éliminer le mercure, la quantité de mercure dans le corps augmente avec chaque poisson mangé par une personne. C'est pourquoi maintenant, 15 ans après l'ouverture de l'usine, de nombreuses personnes souffrent d'intoxication au mercure. Cette accumulation de substances toxiques dans les organismes s'appelle bioaccumulation. On parle généralement de bioaccumulation quand elle résulte de la pollution causée par l’homme.

Mais la bioaccumulation se produit également sans intervention humaine! Les papillons monarques, par exemple, sont toxiques, mais pas parce qu'ils produisent leur propre poison. Lorsqu'ils sont des chenilles, les papillons monarques mangent l'asclépiade, une plante qui contient naturellement des substances toxiques. Les substances toxiques de l'asclépiade ne nuisent pas aux chenilles, mais sont stockées dans leurs cellules. Ainsi, lorsque la chenille se transforme en papillon, le papillon contient aussi ces substances toxiques!

Cela amène de nombreux autres animaux à éviter les papillons monarques. Cela protège les papillons d'être mangés. Les grenouilles venimeuses dorées se protègent de la même manière. Elles bioaccumulent les toxines de certains insectes qu'elles mangent. Cela fait de ces grenouilles l'un des animaux les plus toxiques au monde.

La bioaccumulation peut être avantageuse pour les espèces, comme pour le papillon monarque et la grenouille venimeuse dorée, car elle les protège de la prédation. Mais la bioaccumulation des toxines provenant de la pollution humaine peut avoir des effets très néfastes sur différentes espèces, chaînes alimentaires et écosystèmes entiers. Cela peut même causer des problèmes de santé généralisés chez l'homme. C’est pourquoi il est important de s’assurer que les substances nocives n'arrivent pas d'abord dans la nature.